Elle se laisse bercer doucement par les petits riens (qui veulent pourtant tout dire) elle sait que parfois les mots ne sont pas assez forts. Il y a son rire, si beau, si pur, un remède pour les maux même les plus forts. (Et ça vient t’arracher aussi, un tout petit éclat de rire, encore un peu faible et humide des larmes, mais tout de même réel et véritable) C’est vrai que tu es têtue, mais j’aime ça chez toi. En autant que tu te rappelles de prendre soin de toi-même, aussi.
Parce qu’elle le sait, Vera, elle est un peu comme elle sur ce côté-là, prête à s’oublier pour les autres, alors Élégie, elle est là pour lui rappeler à son tour. (Et tu ne le sais pas, à quel point c’est difficile pour elle parfois, parce que toi, t’as encore le privilège de fondre en larmes lorsque tu le souhaites tu peux t’épancher, tu y as le droit)
Elle sent les crocs de la tristesse revenir rogner son coeur quelque part tout au fond, mais c’est plus supportable maintenant, c’est comme si l’intensité avait baissé, que les pointes les plus effilées avaient été émoussées. Je ne sais pas si je suis aussi forte que tu le dis… mais j’aimerais bien le devenir. Avec ton aide et ton support, je pense que je pourrais y arriver. (Oui, ça tu y crois, là où tu n’as pas confiance en toi-même, tu crois en Vera et comme Vera croit en toi, tu n’as pas le choix que d’y croire un petit peu toi aussi) Elle sent le sel des larmes séchées sur ses joues, et se risque finalement un sourire, timide, alors qu’elle hoche la tête (pour dire oui, oui ça va mieux, merci merci de m’avoir donné ce sanctuaire) qu’elle serre sa main en retour (ne me laisse jamais partir) Oh ! Oui je veux bien. Je ne me lasse jamais des couchers de soleil. (un autre sourire, toujours réservé mais un peu plus grand, plus lumineux que le précédent) (D’ailleurs, si tu le pouvais, tu voudrais regarder tous les couchers de soleil du monde main dans la main avec Vera loin des peines et des misères loin des responsabilités princières rien que vous deux)
Le Soleil se couchera mais il se lèvera encore demain et le jour d’après et celui d’après encore comme la Terre continue de tourner comme la tristesse l’habitera toujours mais aussi comme le beau et le tendre persistera à travers mêmes les jours les plus sombres. Alors elle survivra, Élégie, elle deviendra plus forte parce que avec toi, j’ai envie de goûter un peu plus au bonheur, avec toi je ne crois plus que c’est mon destin de souffrir, avec toi essayer, encore essayer un peu plus fort.