Silence. Endroit qui porte bien son nom. Renard qui gambade. Le monde te semble toujours si grand sous cette forme Kumiho. Pas étonnant que tu aies vécu tes premières années dans la fuite et la peur. Libérée uniquement grâce à ta forme humaine qui t’a permis d’appréhender le monde différemment. C’est devenu un plaisir de retrouver ta forme animale aujourd’hui.

Courir plus vite, plus loin. Sentir l’herbe et la terre sous tes pattes. Abandonner le béton et le sable. S’éloigner du sentier et des humains avec leur odeur si particulière. Retrouver le parfum du bois et de l’humidité. S’arrêter finalement.

Tu profites de la fin de l’été, du léger vent porté par la mer qui rafraîchit l’air ambiant et du silence que seule ta respiration un peu haletante semble briser. Continue en trottinant doucement, tes pattes moins lourdes sur le peu de feuillage qui tapisse le sol. Tu croises un des gardes forestiers qui te fait un signe de la main, auquel tu réponds d’un léger signe de tête, impossible pour lui de te confondre avec un réel renard vu les couleurs que tu as adoptées aujourd'hui.

Goupil reprend sa route, pour s’enfoncer un peu plus loin. Écoute, hume et ressent. Les sens en alertes pour ne pas te faire surprendre. Puis un bruit. Intrigant, quelque chose de nouveau que tu suis par curiosité pure. Et finalement, tu tombes sur lui. Et t’as beau ne pas le connaître personnellement, tu en as entendu parler. De ce visage bien façonné, aux cheveux ébène, mais à l’aura qui semble hurler de lui foutre la paix, pour peu qu’on ait un minimum d’instinct. Céleste doit faire attention au Malicieux. Mais la curiosité te ronge de savoir pourquoi il semble fuir ses semblables déjà si jeune.

Méfiance cependant, il paraît qu’il n’a pas été des plus tendres avec ceux qui ont tenté de le guider depuis sa naissance. Tu gardes tes distances, te contentes de l’observer pour le moment, assise sous un arbre, la queue qui balance légèrement derrière toi.