Ô chemin lunaire, douce lumière qui trace cette route sur la mer de Botnie. Elvy rit quand la lune est pleine, ses enfantillages sont irrésistiblement à croquer ! Quand la joie éclate, elle plonge ses bras dans l’eau froide, elle éclabousse dans le vide puis se laisse tomber dans la mer pour mouiller sa douce robe de plumes immaculées.
Qu’il fait bon ici ; la tranquillité règne et Elvy se sent prête à jouer avec une partenaire particulière.
Ô toi, la belle princesse de ce monde éthérée ! Que viens-tu faire là ? Tenir compagnie à une malicieuse abandonnée… C’est si gentil, le cœur de la chimère bat si fort, et le rythme cardiaque s’accélère quand l’euphorie monte, encore et encore.
Elvy sort de l’eau, ses pattes dragonesques frappent sur le sable frais. Ses risettes sont si mélodieuses quand elle te voit éclairée par cette douce clarté céleste.

«Princesse Vera, regarde !»
Elle pointe la lune du doigt puis le redirige vers la mer. Dans cette vaste étendue d’eau, l’on aperçoit le rayon de l’astre brillant se refléter, laissant ainsi un chemin étincelant tout au bout de l’horizon. Tout doucement, les légères vagues dansent avec la brise d’été suédoise. Elvy est si ravie…
«Chez nous, dans notre maison, on pourrait marcher sur les chemins lunaires de la mer ! Mais j’aime bien ici aussi , ils sont tellement plus… humains. Parce qu'ils sont imparfaits !»

Elvy éclate d’un rire cristallin, enfantin comme toujours, comme si elle n’avait plus trop de soucis dans la vie – alors qu’avant, les larmes coulaient encore pour Svea.
Mais tu es arrivée, elle a si vite retrouvé le sourire.
Entre oubliées, vous pouvez vous comprendre et vous serrer dans les bras quand vous le souhaitez.
La chimère vient te faire signe de la suivre au bord de l’eau. Sa queue de dragon serpente dans le sable qui jailli en mille et une poussière et ses ailes frétillent de bonheur.
«Jouons !»
C’est demandé si innocemment, mais derrière cela reste un ordre qui te force peut-être un peu, mais qui tente de t’arracher et de te garder jalousement…

(musique.)V
era est indiscernable de sa bonté. C'est quelque chose d'inhérent à sa personne, quelque chose qu'elle est incapable d'abandonner. Pourtant si vous le lui faite remarquer elle rigolera derrière sa main, comme elle sait si bien le faire, et vous dira que vous en faites bien trop et qu'elle n'est pas si spéciale que ça. Pas si spéciale c'est qu'elle oublierait parfois son statut princier (qu'en rire, il pèse bien trop lourd sur ses épaules si frêles pour ne pas y penser) mais parfois (juste parfois) elle se laisse un peu aller.

C'est comme ça que ses pieds nus se baladent sur le bord de la plage en admirant la lune qui semble éclairer ses yeux azurs et ses cheveux tout aussi claires que l'astre lui-même, chaussures en mains. Elle te cherche vaguement du regard une seconde - mais juste une seconde - parce que tu n'es pas bien difficile à trouver et que ton rire est bien trop beau pour ne pas être entendu. Alors elle s'avance Vera, le sourire doux aux lèvres - ah, doux, si doux, on croirait voir un ange. Bonsoir Elvy. N'oublie jamais la politesse, c'est comme ça que sont les princesses. A ta demande elle tourne son visage vers la Lune sur la mer et ne retient pas un sourire. La vue est époustouflante, à n'en point douter. Et vous êtes deux pour la partager. C'est vrai que c'est différent. J'aime bien les deux mais celle des humains a un autre parfum. Tu sens l'odeur de l'iode, Elvy ? Ca prend à la gorge, mais j'aime bien. Et puis la nuit est si belle.

Elle a un bref regard pour les étoiles, Vera. Elle se dit qu'elle les compterait bien mais elle se doute que ce n'est pas le genre de jeux qui t'intéresse. Alors elle rit à nouveau derrière ta demande qu'elle ne rêve que de combler. Bien sûr Elvy, jouons. A quoi veux-tu jouer ? C'est toi qui choisis. Car après tout elle ne veut que te combler, alors c'est toi qui as tous les choix et elle,
elle obéira.

Toi, tu as su la saluer, comme une princesse si bien élevée. Mais la chimère, elle, manque de politesse et de délicatesse. Elle préfère rire à pleine dents, tu sais, il ne faut pas lui en vouloir, quand elle oublie les bonjours et les bonsoirs.
La Lune est si belle ce soir, alors Elvy est contente de partager ce moment avec toi, à ses côtés, à regarder le mångata illuminer la mer.
Les bras ouverts, la malicieuse prend une profonde respiration pour sentir l'odeur de la mer.
«Oh ! Oui c'est vrai, tu as raison. Ça me picote dans le nez. L’iode, tu disais ? J'aime bien ce mot ! Iode, iode… i-o-de ! C'est mélodieux quand je le répète.»

L’air marin devient alors sa nouvelle dépendance de la soirée, car elle continue de prendre de grandes bouffées pour le sentir en elle. Petit plaisir de la vie, Elvy aimer dévorer la nature.
Mais maintenant c'est l’heure de jouer !
Alors la chimère trouve des idées dans son esprit chaotique, il doit bien y avoir des choses ludiques à faire ici.
Les châteaux de sable comme font les tous petits ? La pénombre t’empêcherait de bien voir.
Une course à la nage peut être une bonne idée ? Non, tout de même, une princesse n'a peut-être pas envie de se mouiller…
Alors Elvy regarde un peu autour d’elle, il y a les petites lumières du phare qui vient et revient un peu plus loin et cela éclaire les petites richesses de la plage.
Elle observe l’ange gardien que tu es, un peu fascinée, puis elle se dit qu’une si jolie dame comme toi, aurait besoin d’un magnifique trésor.

«Je sais !»
La chimère fouille dans le sable, à la recherche de ce qu’elle a imaginé pour toi. Puis elle trouve ce joli coquillage légèrement nacré qu'elle te donne entre tes mains.
«Oh ma chère princesse, veux-tu bien accepter cette offrande ?”
Une risette des plus coquettes sort des lèvres de la chimère à l’allure de chipie, elle finit par te partager son idée de jeu :
«Et si on faisait la chasse aux coquillages ? Je suis sûre qu'on va en avoir des magnifiques !»
Quel dommage que tu ne puisses pas conserver ce petit cadeau dans ton royaume éthéré, qui, au fur et à mesure de cette quête, deviendra un joli trésor abandonné…

Note : mångata en suédois n'a pas de réelle traduction, en français on pourrait dire "la route de la lune sur la mer" mais c'est trop long et je me répéterai-

(musique.)E
lle te trouve rayonnante, Vera. Elle n'a pas peur de ton apparence ni de ton caractère (peut-être qu'elle devrait, au moins par instinct de préservation) mais elle a le coeur un peu trop grand, Vera. Et elle ne peut pas résister aux enfants.
(C'est plus fort que toi hein
ça te la rappelle,
quand elle avait encore un sourire jusqu'aux oreilles
malgré la maladie, malgré les prognostiques)
Elle veille, Vera. Elle veillera toujours.
Sur les petites âmes comme les tiennes tout autant que celles humaines, car après tout vous n'êtes pas si différents que ça au final.
C'est joli, pas vrai ? Et elle aussi elle se surprend à prendre de grandes bouffées d'air pour profiter de l'air marin. Elle se dit que ça ne coûte rien et que ça ne peut pas faire de mal de profiter des cadeaux de la nature.

Elle se demande bien ce que tu vas lui sortir comme proposition (imprévisible petite Elvy) qui paraît bien grande mais qui a le coeur d'un tout petit être; elle est toujours surprise de tes idées. Alors elle attend, elle te regarder tourner à droite à gauche en réfléchissant fermement à la question d'un petit air amusé. Elle te trouve attendrissante, charmante peut-être. Elle veut tellement prendre soin de toi. C'est plus fort qu'elle c'est
un instinct
une prédisposition
(une idiotie)
mais elle n'est pas immunisée à ces dernières.
(En tous cas de temps en temps.)
Elle t'observe lui tendre une petite perle des sables environnants et la prend délicatement du bout des doigts. Oh, il est tellement joli Elvy. Merci beaucoup, je l'accepte avec plaisir. Le sourire sur ses lèvres ne trompe pas sa petite joie simpliste
(des fois il en faut bien peu)
et ça suffit à rendre heureux.

Une chasse aux coquillages, dis-tu. Elle avoue ne jamais avoir fait ce genre de choses (ce n'est pas dans les habitudes de princesse d'aller parcourir le sable pendant des heures pour chercher quelque chose que l'on ne peut même pas faire passer de l'autre côté.) Avec plaisir, faisons ça. J'ai hâte de voir ce que tu vas trouver. Alors elle se retourne un peu et commence à balayer le sable éclairé par l'orbe lunaire du regard. Elle n'y connaît pas grand chose en coquillage alors elle ne se baisse que rarement pour en ramasser un ou deux, avant de trouver une petite merveille qui ressemblerait presque à la maison d'une de ces perles nacrées, aux bordures bien définies et au grain tout doux. Elle s'en prend d'affection et continue à chercher, trouve quelques autres petites coquilles qui n'en valent pas forcément le détour comparées à l'autre mais elles sont jolies malgré tout alors elle les emporte.
(Elle ne peut pas en prendre beaucoup.)
Elle doit porter ses chaussures en plus, alors ses petites mains sont bien vites occupées mais elle trouve la tâche thérapeutique, apaisante, calme. Elle entamerait presque le soupçon d'une chanson du bout des lèvres que personne n'entendrait. Personne si ce n'est peut-être une chimère pas loin de ses côtés. Elle finit par se retourner vers sa protégée (qui, soyons honnêtes, protège Vera et non pas l'inverse) la voix tendre. Tu en as trouvé beaucoup, Elvy ? Je crois que je ne peux plus en prendre d'avantage ahah. Mais c'est pas grave, elle a trouvé le plus beau des trésors déjà, et il est juste en face d'elle.

La quête est acquiescée par sa majesté, alors Elvy est davantage aux anges quand tu acceptes son présent et cette nouvelle petite aventure toutes les deux ensemble.
Les ailes s’agitent comme un oisillon qui cherche à prendre son envol – tu t’en vas alors faire ta recherche dans ton coin, pendant que la chimère se jette dans le sable, des grains plein les plumes et les écailles, et attrape des coquilles vides, ou brisées, elle voudrait en avoir des plus jolis que des tous petits, puis il y a cette conque immaculée qui a failli se faire emporter par la vague qu’elle sauve de justesse.
Entre ses doigts, elle l’observe pour être sûre qu’il n’y a pas un petit animal caché dedans ; et cette coquille n’est absolument pas habitée !

Quel magnifique trésor,
Où pourrait-elle bien le cacher pour pouvoir le conserver rien que pour vous ? Peut-être bien qu’elle devrait le laisser après, dans la nature, retourner à son origine. Mais Elvy est un peu triste, ce coquillage est trop unique pour être mise de côté.
«Regarde… N’est-il pas beau ?» C’est lui son préféré, les autres ont été complétement rejetés, ignorés, trop petits, trop abîmés par l’eau de mer salée pour se briser en morceaux de sable.
«On devrait l’adopter.»
Parce que pour Elvy, ce n’est pas qu’un simple coquillage. Cette conque a forcément un vécu, forcément une histoire à raconter des plus curieuses, alors évidemment qu’à ses yeux, elle a une âme, et qu’elle est aussi importante que tout le monde, et que tous les invisibles qui vivent avec quelques pensées humaines qui naissent.
«On lui trouve une cachette et après, on ira le voir tous les jours ! On lui rendra visite, ensuite, on le promènera- comme les humains font avec leurs petits amis les chiens, et puis on pourrait aussi lui raconter des histoires ! Tu en connais de belles histoires ? Je suis sûre que tu as plein de choses à dire, comme sa majesté la Reine, tu dois avoir beaucoup de choses à raconter. Et on n’aura qu’à lui donner un petit nom- Comment on pourrait le nommer ?» Elvy bavarde et oublie tout simplement le jeu ; c’est bien trop pénible de rester concentrée, c’est bien plus facile de s’éparpiller.

Tout cela pour un simple coquillage,
Alors qu’il y en a des milliers d'autres dans cette dune à la clarté lunaire, pourquoi lui en particulier ? Un coup de cœur si grand, c’est l’enfant en elle qui parle !
C’est comme si toute sa peine concernant Svea s’était envolée instantanément, et la chimère a l’habitude que cela arrive souvent à tes côtés.
Après avoir fait tomber son nouvel ami entre ses doigts maladroits, elle se souvient alors, que tu as joué le jeu et trouvé aussi tes propres coquillages ; peut être bien plus jolis que cette conque toute blanche.
«Oups… Désolée- Je m’égare… Montre-moi ce que tu as trouvé !» La honte se lit sur ses joues désormais bien roses, elle résiste à l’envie de ramasser celui qui l’a rend si obsessive. Elle va y penser toutes les secondes, toutes les minutes et les heures qui suivent, comme pour combler son manque d’amitiés…

(musique.)O
h que tu es attachante, Elvy. Regarde toi dans ta robe de sable éclairée par la lune, regarde toi presque touchant le remous des vagues qui serait bien agréable sur vos pieds. Elle aime te voir ainsi, Vera - frivole, changeante, amoureuse des petites choses. Elle regarde avec attention le petit coquillage inhabité. Oh ! Quelle merveille. suivit d'un petit rire caché derrière une main manucurée On dirait que quelqu'un a perdu sa maison, semble-t-il.

On devrait l'adopter. C'est déjà un peu fait, pour Vera. Son coeur abrite de l'amour pour tout et tous et toutes qui le veulent bien (voire même ceux qui n'en veulent pas) elle ne peut pas s'en empêcher alors s'il faut donner de l'amour à un petit coquillage ramassé à la va-vite sur les bords de l'océan, elle ne dira pas non. Elle t'écoute cependant t'emporter dans tes divagations insouciantes avec un sourire ravi. Il n'y a rien de plus beau qu'une naissance, et ce petit coquillage semble obtenir une deuxième existence. Je ne sais pas si mes histoires lui plairont, mais j'en ai toujours à partager. Elle réfléchit ensuite, Vera. Elle réfléchit avec sérieux à ta question. Je n'ai jamais été très bonne pour nommer les choses... Tu as des idées ? En toute bonne foi, dit-elle. Elle qui s'attache pourtant à tout ne sait guère choisir patronyme à ses trésors.

Puis tu redescends de tes nuages alors qu'elle laisse l'ombre d'un rire passer encore dans la nuit. Ce n'est pas grave. Et elle te laisse observer la petite merveille qu'elle a également ramenée, disant sans grande prétention. Il n'est pas aussi beau que le tien, mais je l'aime bien. C'est sa voix doucereuse qui t'encourage un peu plus. On pourrait lui trouver un nom aussi, peut-être qu'ils peuvent être amis. N'est-ce pas ? On pourrait leur donner une petite famille, une nouvelle vie.