vos subtils pas, votre jambe qui se lève dans une si belle arabesque, qu'une danseuse étoile aurait enviée ; l'autre qui la suit peu après, des mouvements de mains pour accompagner le tout, une petite pirouette avant de continuer ce manège jusqu'à votre destination ; lune qui sourit. des doigts qui se tendent vers l'horizon avant de doucement se resserrer autour de votre paume, de l'effleurer de vos ongles sans guère les enfoncer ; pour seul témoin la faune environnante de votre représentation solitaire en ce lieu presque divin.

aujourd'hui, vous deviez préparer la plus belle des scènes pour votre invitée et vous ; tout en sachant que ce n'était pas n'importe qui - mon enfant brille dans ce monde-ci telle une lune fière ; vos pas s'arrêtant tandis que vous fixiez le lieu ; un lac d'un bleu pastel et un ciel rose pastel, signe que le soleil allait bientôt se lever à n'en point douter - quel drôle d'endroit et d'horaire, mais vous n'êtes que divinement optimiste que cela lui plaira à n'en point douter. votre travail de broderie commence maintenant et seulement maintenant, tandis que la lumière brille autour de vous ; d'un doigt qui se lève, une fine couche de luxine bleue qui se créait avant d'être rejointe par deux doigts de la main opposée, une fine couche de vert venant recouvrir le bleu.

vos doigts passent de un à quatre, de deux à quatre et votre pouce se coince sur votre paume qui se lève tandis que le tout tourbillonne ; vos mains tournent telles les aiguilles d'une montre
; vos pieds s'ancrent, s'espacent pour vous permettre de plier vos genoux et de baisser votre centre de gravité. vous dépliez vos genoux tandis que vos doigts passent de quatre à trois, tandis que vous avancez votre pied d'un demi-pas ; que votre autre jambe se lève et s'arcboute, votre genou bien haut, votre pied bien tendu, orteils vers le sol ; vous ne le touchez nullement ce sol, vous lévitez au-dessus de celui-ci et votre spectacle n'en est que plus intriguant. vos mains qui montent bien haut vers le ciel tandis que vous façonnez les chaises, d'un bleu magnifique et d'un vert par-dessus pour que cela ne soit trop dur ; pour que vous ayez un minimum de confort ; un vert sur le dossier et un vert sur l'assise ; un vert aussi doux qu'un cuir pourrait l'être.

votre danse militaire s'intensifie dans votre concentration, dans votre créativité tandis que vos doigts sont tous ouverts, tandis qu'ils sont espacés d'un ou deux centimètres, tandis que vous les joignez entre eux, tandis que vous tournez sur vous-même, tandis que vous les relâchez pour mieux les attirer vers votre bouche et laisser un souffle sortir de vos lèvres ; votre table en bleu est propre, et ne s'émiettera pas si facilement ; une nappe d'un vert est dessus posée, tandis qu'une fiche couche de jaune se trouve dans les fondations même, tandis qu'elle est emprisonnée dans ce bleu ; la lumière se reflète sur votre œuvre et vous en êtes si satisfaite, ne manquant qu'une seule et unique et chose. un doigt et unique doigt pour pointer tandis qu'il dessine un croissant de lune ; l'ultraviolet imperceptible se pose, une couche de jaune se matérialise et vous claquez des doigts pour ne former que des cristaux de sucre, s'attachant aux fils d'ultraviolet et donnant une petite décoration à cette table - juste au-dessus de ce lac.  

mains sur les hanches en hochant la tête de satisfaction, il ne manquait plus que votre invitée pour compléter ce doux tableau. « 完美 » (( parfait ))

(musique.)I
l fait un temps radieux, le soleil qui lui court sur la peau d'une chaleur impeccable la fait briller, parfaite et illumine ses deux orbes célestes. Elle est toute excitée Vera, elle a le coeur qui bat un peu fort d'appréhension et de joie, elle se dit qu'elle a bien de la chance de pouvoir venir te voir et t'entendre et observer la magie dont tu fais preuve et dont elle est bien incapable non elle elle ne fait que
prendre
un peu égoïstement, peut-être
mais elle prend
(le mal, les maux)
ceux qui rongent le corps et l'esprit, ne serait-ce que l'espace d'un instant.
(elle veut qu'ils se sentent tous heureux et bien vivants)

C'est la fragrance qui lui monte au nez c'est
(subtil, fin, raffiné)
élégant, un parfum de grand.
(Elle se sent un peu petite avec toi,
comme une enfant qui a tout à apprendre et rien à donner en retour si ce n'est des questions
encore et toujours des questions)

Mais à voir le tableau qui se peint devant elle, elle n'a qu'une envie c'est de te rejoindre alors qu'elle tient contre elle un panier. Elle fait attention à ne pas le renverser quand elle déploie ses ailes pour aller s'apposer sur le siège qui lui est destiné. Bonjour, ma dame. Toujours un peu timide sur les bords, elle n'ose pas les familiarités, ça serait presque indécent ! J'espère que vous vous portez bien en cette magnifique journée. et une fois assise sur le siège plus confortable qu'elle ne l'eut cru, elle pose le panier sur la table, dévoile délicatement les sucreries apportées en collation en retirant le torchon à carreaux dessus. Rien de sa concoction (dieu merci !) elle s'en est tenue à des pâtisseries humaines qu'elle connaît et adore - des roulés à la cannelle, des parts individuelles de tartelettes aux fraises, ou encore des choux à la crème au chocolat et bien d'autres encore. Elle n'a pas besoin de manger mais la gourmandise est bien présente chez la princesse qui a l'air toute fière de sa sélection. J'espère que ça vous plaira, vous m'en direz des nouvelles. Elle n'a rien fait de ses mains pourtant, mais il en faut peu pour rendre fiers les enfants.
 

votre démarche s'avance vers votre œuvre, pour pouvoir voleter autour de celle-ci, vous êtes satisfaites de ne pas avoir à faire des modifications, votre luxine parfaite à votre égard ; ne manquait que la princesse, votre " mon enfant " pour compléter ce tableau idyllique, ce qui d'ailleurs attira votre attention quand un bruit se fit entendre, vous permettant de vous retourner ; vos mains sur le dossier de votre propre chaise, vous souriez - d'un sourire si pur et éblouissant de beauté.

« Bonjour, mon enfant. » ne vous asseyant qu'en étant certaine que votre invitée était attablée et se sentait à l'aise sur sa chaise ; constatant que votre œuvre était confortable - une réussite, une fierté ! le petit plaisir d'une journée, de votre journée, le premier ! vos doigts qui se croisent entre eux, se lient et la lune, vous faites un clin d'œil « Très bien, et toi mon enfant ? » c'est que vous ne pouviez vous empêcher d'utiliser ce terme ; même si la personne en face de vous n'était autre que la princesse du royaume - elle était si jeune et si pure que vous souhaitez la préserver le plus longtemps qui soit de la poussière.

intriguée par toutes ses sucreries et un poil gourmande, vous ne pouvez qu'applaudir à chaque gâteau qui trône sur la nappe, toujours plus - « cela a l'air délicieux ! » d'un ton si enthousiaste que vous ne saviez que choisir, penchant votre tête d'un côté puis de l'autre, vos doigts sur votre menton, réfléchissant avant de craquer pour la tartelette à la fraise. vous vous permettez un premier croc qui fond sous votre bouche, laissant éclater un petit son de bonheur - le coulis de fraise est si délicieux tandis que la pâte permet un peu de croquant et le bout de fraise n'en est que plus doux, vos doigts se serrant de plaisir ; oui, rien de mieux que la gourmandise.

presque honteuse d'avoir laissé échapper votre plaisir, vous rougissez légèrement en vous excusant envers votre invitée « excusez-moi mon enfant ... c'est que cette tartelette est vraiment un délice ... je n'ai pu résister. » laissant votre visage se baissait un peu, votre coiffure abracadabrantesque parsemé de clochettes faisant un petit bruit ; heureusement que vous n'avez pas taché votre robe d'un rose pastel qui vous sied aujourd'hui - c'est qu'il est compliqué de nettoyer certaines taches, vu le nombre de fois ou vous vous tachez par mégarde.

(musique.)Q
u'est-ce qu'elle est heureuse de te voir, Vera. Toi qui es grande telle la lune mais qui semble parfois bien petite comme une des leurs, une simple céleste sans prétention. Et elle se ravit toujours d'entendre ce doux surnom que tu lui attribues, elle ne s'en lasse jamais (est-ce que c'est ça que ressentent les humains quand ils ont une mère ?) elle ne changerait la chose pour rien au monde, malgré la distance respectueuse qui vous sépare encore un peu ; courtoisie princière qu'elle ne savait défaire. Parfait ! Je profite de cette magnifique journée en votre compagnie, que demander de plus ?

Elle te regarde avec un brin d'appréhension Vera, quand elle te voit prendre la première bouchée (elle est sûre du goût) mais elle ne sait pas s'il te plaira. Pourtant au bruit que tu laisses paraîtres et à la décontraction de ton visage elle croit comprendre qu'elle a tapé dans le mille. C'est derrière sa main que se couvre un rire timide. Ne vous en faîtes pas, les pâtisseries sont ici pour être mangées, profitons en. Je suis ravie de voir qu'elles sont à votre goût. Quant à elle, elle se laisse avoir par une tartelette également mais au citron et savoure l'acidité mêlée au sucre, parfait mélange de saveur qui la laisse également adoucie et amadouée par la nourriture. Vraiment les sucreries n'ont aucun droit d'être si délicieuses, c'est un véritable piège. Heureusement que vous n'avez pas à vous soucier de votre poids, ou bien cela pourrait être une catastrophe au vue de sa consommation. Quelles sont les nouvelles de votre côté, ma dame ? Vos journées sont-elles tranquilles ces derniers temps ? Le début de l'été est encore si doux, c'est bien agréable. Et elle elle se plaît à ces bavardages simplets sans prise de tête qui souffle un petit brin de répit dans sa vie mouvementée de couronne.
 

vous ne savez guère si vous pouvez prétendre pouvoir apporter quoi que ce soit à la jeune invisible devant vous ; peut-être un peu de connaissance, peut-être un peu plus de compassion pour les malicieux et malicieuses ; peut-être quelques méfiances envers la cupidité humaine - mais ce genre de choses, elle l'apprendra d'elle-même, quand elle grandira - vous n'êtes guère sa professeure, vous ne pouvez pas tout faire pour elle ; elle doit prendre son propre envol, découvrir toutes les facettes d'un cube et peser le pour et contre. vous ne pouvez que lui apporter un peu de quiétude ; c'est la seule chose à pouvoir lui fournir quand ses journées, quand son couronnement approchera, quand elle sera hors de portée.

c'est ainsi - vous ne vous rapprochez jamais des reines ou roi qui ont pu passer sur le trône ; et même si votre nom aurait pu être cité, vous préférez faire la sourde oreille, votre mission déjà toute trouvée - tout comme la princesse aura sa propre mission, tout comme elle aura surement son propre objectif à court ou long terme. ces moments, ne sont que passagers et ne pourront malheureusement durer, un sourire tout aussi éphémère sur votre visage avant de pouvoir lui répondre « Vraiment les sucreries n'ont aucun droit d'être si délicieuses, c'est un véritable piège. » « je suis bien d'accord oui ! »

« Quelles sont les nouvelles de votre côté, ma dame ? Vos journées sont-elles tranquilles ces derniers temps ? Le début de l'été est encore si doux, c'est bien agréable. » un soupir vous parcourt le corps « fiou, j'ai déjà si peur du reste de l'été et de la canicule qui pourrait survenir… je suis tellement habitée à des temps tempérées que la chaleur me fait fondre ! Mais je partirais surement dans un pays avec une chaleur un peu plus supportable. » un clin d'oeil à son attention « l'avantage d'être une invisible et de pouvoir aller partout. » sourire accrue. « et vous, princesse ? » il est vrai que vous auriez pu réutiliser ce doux surnom ; mais vous ne pouviez le faire trop souvent - et puis si par mégarde, vous oubliez en compagnie d'autres invisibles, vous risqueriez de donner une image à cette princesse devant vous. c'était ainsi - vous ne pourriez pas bien longtemps conserver ce genre de formalités, de convivialité - alors, vous préférez dès à présent commencer à l'appeler princesse, par respect et ne serait-ce que pour elle ; votre sourire se tarissant un peu.