Musique + Outfit – Une musique brouillée par les bruits environnants d'une ville qui vit, un claquement de langue sur le palais alors qu'il protège sa tignasse et par la même occasion son casque Bluetooth en rabattant sa capuche sur sa tête. Montant le son au maximum, Aaron s'échappe du commun des mortels, mains dans les poches bien enfoncées en courbant un brin l'échine, cherchant à se soustraire aux klaxons et autres aigris de la circulation. Attendre au passage piéton est une corvée, mais sa rétine scrute les alentours à l'affût du moindre mouvement suspect. Rien n'a l'horizon, ni dans les périmètres du pâté de maison, fronçant les sourcils pour affiner sa vision, il ne décèle pas cette présence si familière - il n'est pas là.

Le cœur se serre, les cicatrices, elles, brûlent plus que de raison et si ses pupilles commencent à s'humidifier, un revers de manche fini le travail pour éviter de sombrer. Ce n'était pas l'heure d'être mortifié, de se plonger dans les limbes de sa dépression éternelle, comprimé à l'intérieur depuis des années désormais. Le feu passe enfin au vert, lui permettant d'une démarche rapide d'atteindre la rive en face, en quête du fameux portail, qu'il passe dorénavant chaque jour que faire se peut. Profond soupir, la route n'est pas très longue jusqu'au sud de la ville, là où le passage est apparu - prendre sa moto aurait été plus rapide, mais marcher lui était nécessaire pour s'extirper de la tête toute idée noire ou néfaste. Le don d'apaiser sa colère, détruire ses muscles, laisser la musique faire le reste. La tête va-et-vient au rythme de la musique, la pluie battante émet un voile devant sa perception, le filtre de couleur disparaît, vision monochrome sur un être qui passe, mais qui disparaît au détour d'une ruelle.

Un sourcil est arqué, mais sa mission première est de retourner dans la dimension éthérée, en apprendre plus, toujours plus, parfaire ses connaissances sur les fonctionnements de cet étrange monde... Un monde similaire à celui des vivants - des humains. Toujours les mains dans les poches, un sourcil arqué, c'est en lâchant un profond soupir que le jeune homme se décide enfin, retirant sa capuche et passant son bras. Quand faut y aller... Et le voilà qui s'engouffre entièrement, c'est rapide, un peu déconcertant également ; car si la pluie diluvienne s'abattait sur lui, il y avait encore de cela six secondes, ici, la pluie se transforme en bulles scintillantes, chutant bien moins rapidement. Les lèvres s'étirent fugacement, très légèrement, si bien que l'on pourrait se demander si c'est réellement un sourire qui demandait à naître sur ses lippes. Le casque Bluetooth émet un grésillement, le signal se perdant ; d'un mouvement nonchalant, Aaron éteint son téléphone sur lequel il n'a de toute façon aucun réseau avec ce téléphone-ci. Dégainant celui qu'il s'est dégoté ici, la connectique se refait, mais une présence lui coupe toute possibilité de mettre "play" à sa musique.

Apparence chimérique, souvenir du passé, amie imaginaire qui apparaît à nouveau devant ses yeux ; s'il avait encore un cœur réellement ouvert, Aaron sourirait très certainement devant toi Elvy, mais pour l'heure, seule un fin rictus apparaît. Elvy, cela faisait longtemps. Avec la dépression, la notion du temps est altérée, il ne sait pas Aaron, si cela fait seulement des semaines, des mois, ou des années. Quelque chose lui dit que cela se révèle de l'ordre d'un mois, tout au plus. Enfin, je crois. Avec la fatigue, je perds toute notion du temps, comment vas-tu ? S'approchant lentement en faisant disparaître les bulles à son passage, du bout des doigts, les faisant exploser sans sourciller. ((Fascinant.)) Si ton apparence l'avait chamboulé la première fois, il n'en était rien aujourd'hui, habitué à cette vision féérique ((loin de se douter qui tu es réellement.)) Je suis là pour en apprendre plus, t'aurais pas... Des endroits que tu affectionnes ? J'suis là en tant que touriste aujourd'hui. La vérité, c'est que pour l'instant, il était "seulement" là en tant que touriste - mais que des êtres malicieux, il en avait déjà recadré - il espérait Aaron, ne pas avoir à en arriver là aujourd'hui.

Mains jointes, ces dernières viennent se loger contre sa nuque en guise d'oreiller improvisé bien qu'il soit debout, les yeux allant et venant de toi, aux environs qui se transforme en un panorama de couleurs acidulées. Il n'y avait pas à dire, Aaron était bien loin de la grisaille et de la pluie d'Osynligskog.

hrp // enfin un rp ensemble ; j'crois le dernier c'était entre sphynx & radio', ça remonte ; sache que je suis émue ;w; hésite pas si un truc ne va pas, des bisous jtm

Musique + Outfit – La pluie qui tombe devrait assombrir le tableau, mais en l’instant, Aaron ne peut s’empêcher de ressentir un bonheur innommable, peut-être parce que ta présence ne laisse pas indifférent, au contraire, tu accentues Elvy, cette ambiance particulière sur laquelle le jeune homme n’arrive pas réellement à apposer de nom. Dans un mouvement théatral, il s’approche et se courbe en guise d’excuse face à ta première supplique - l’attente, il connaissait sur le bout des doigts, pour ainsi dire, c’était les aléas de son quotidien ; attendre que les gens descendent pour récupérer leurs commandes ; attendre dans une cage d’escaliers pendant une quinzaine de minutes que les clients daignent lui ouvrir en les entendant faire “on ne veut pas savoir en fait”. Désolé Elvy, mais, tu sais ? C’qu’il y a de bien avec l’attente, c’est que généralement elle est annonciatrice d’une extraordinaire aventure.

C’est dans ce genre de moment qu’Aaron transpire l’innocence, celle qu’on lui a arraché cruellement lorsqu’il était enfant, l’assassinant à l’adolescence. Il aurait aimé être de ceux qui voient la vie en rose plutôt qu’en gris ; qui n’ont pas besoin de se forcer à sourire pour s’attirer la sympathie. C’est un jeune homme détruit, un peu lassé de ce que lui laisse entrevoir le futur ; l’incertitude avait pour certains des avantages ; pour lui c’était un calvaire d’une peur incessante qui tape à tue-tête dans ses veines. Ce rire enfantin qui s’échappe de tes lèvres Elvy, si tu savais, à quel point il en est jaloux, mais surtout, ô combien cette sonate l'émeut et le fascine. Vous avez ce don, vous, les invisibles, de vous frayer un chemin à son organe vital décharné, de le retourner, pour ne rien en laisser. Le souffle s’échappe de ses narines, dans un rire bref, sourire furtif, comme un spasme nerveux sur les joues qui les contractent. Sourire avec le coeur n’est pas donné à tout le monde - et pour lui, c’est comme s’faire passer pour le peintre de la Joconde.

En forme ? J’ai l’air en forme ? Il ne sourit pas Aaron, il ne rit pas non plus, pourtant sa voix est chantante, presque mélodieuse. Car oui, son timbre lui, sait sourire, sait rire. Non, mais dit le hein ? Je t’en voudrais pas. Je sais que j’ressemble à un cadavre sur pattes. C’est dans un pose de la victoire, les deux mains formant un V, qu’il enchaîne en haussant les épaules. Mais j’sais, j’suis quand même sexy, mon charme incroyable fait des ravages. Le rire sonne faux, il aimerait tant si tu savais, sonner juste, comme un boléro, un concerto - rire en allegro ou en crescendo. Mais non. Il sonne comme un défectueux piano - faux. Les yeux s’écarquillent cependant devant ton enthousiasme soudain ; une chaleur incompréhensible prenant de plus en plus de place dans sa cage thoracique ((c’est solaire, c’est vrai.))

Du tourisme ? C’était l’idée. Mais la réalité, c’était plutôt de s’approprier un peu plus les lieux, de les connaître sur le bout des doigts - pour être capable d’intervenir si quoi que ce soit de mauvais se passe.  Protecteur des gens, chevalier servant, il n’était pas du genre Aaron, à être “tout vêtu de blanc” - il est loin d’être le loyal bon que conte les légendes, loin d’Arthur, loin d’Ulysse - pourtant, quelque chose en lui, lui intimait le besoin vital de “protéger”. La vérité à laquelle son déni agit comme un barrage est bien moins reluisante - il n’a pas pu protéger Gran, il n’a pas pu le faire perdurer ; alors advienne que pourra, les Célestes et le peuple, eux, il sauvera.

Tu sais que t’es adorable quand t’es toute excité comme ça ? J’ai l’impression que je t’ai offert le plus beau des cadeaux. Un sourire naît sur ses lèvres, qui s’estompe comme une goutte de pluie au coin des lèvres au passage de sa main sur son faciès. Secouant la tête pour éparpiller l’eau comme un animal, le jeune homme s’approche sans rien dire de ton dos, que tu lui offres. Ce n’est pas la première fois que tu agis avec lui ainsi, ce n’est pas la première fois qu’il montait sur ton dos, mais il espérait secrètement que ça ne serait pas la dernière. Tu m’emmènes où tu le souhaites Elvy, je suis ton élève pour la journée, fais moi découvrir tes endroits préférés ; j’ai besoin d’en apprendre plus sur l’endroit.

Il ne peux pas te donner ses raisons ; conscience professionnelle ? De la réserve ? Il ne saurait le dire. Mais pour l’heure, il te donnait toute sa confiance, ferait mourir sa méfiance - loin des malandrins et des vils fallacieux - les célestes, les humains et les malicieux, il les oubliait pour un moment à deux.

hrp // elvy est vraiment trop mignonne à être hypé je chiale ; jtm !